Depuis 1987, plus de 350 missions ont été effectuées par des ophtalmologistes, infirmières et orthoptistes qui ont travaillé bénévolement dans les centres OSF. La durée des missions varie de 15 jours à 1 an en fonction des disponibilités des expatriés. Avant que les centres ne deviennent autonomes vers 2005, elles se succédaient de façon régulière afin d'assurer un fonctionnement continu.
Actuellement , 5 ophtalmologistes camerounais seulement travaillent dans le Nord, aucun dans l’Extrême Nord. Devant les difficultés à recruter des ophtalmologistes dans les centres isolés, les médecins OSF ont formé plusieurs infirmiers locaux à l'ophtalmologie médicale et chirurgicale. Ces derniers bénéficient ainsi d'une formation continue depuis plus de 15 ans. Leur enseignement est complété à l'école de l’IOTA ou à l’école des Infirmiers spécialisés de Yaoundé (créée en 2009) et de Maroua.
Dans chaque centre OSF, l'équipe est composée de un ou plusieurs infirmiers, un aide-soignant et un interprète. Ils travaillent exclusivement en ophtalmologie, certains depuis le début de la mission en 1987. Néanmoins, un médecin ophtalmologiste est le référent pour les cas complexes que reçoivent les équipes OSF.
Un logisticien basé à Garoua s'occupe de l'accueil des expatriés et de l'approvisionnement des centres. Il assure aussi l'entretien du parc automobile. Il rend régulièrement visite aux équipes et vérifie la comptabilité de chaque centre. Le logisticien – administrateur est un maillon essentiel car il est le relais entre le siège en France et les centres. Outre l’aspect purement logistique, il est aussi responsable des aspects financiers, administratifs, relationnels, communication, etc. Il est secondé par un chauffeur qui l'aide aussi dans la réception des médicaments, leur envoi dans les centres et des tâches administratives diverses.
La chirurgie ophtalmologique pratiquée est principalement celle de la cataracte. Elle est réalisée « à l’occidentale »par les infirmiers spécialisés : utilisation d'un microscope, chirurgie extracapsulaire manuelle, utilisation de monofilament 10/0, et implantation d'un cristallin artificiel dans la quasi totalité des cas. De même la technique de chirurgie sans sutures est pratiquée dans certains centres.
Le suivi post-opératoire est difficile en Afrique. Venant parfois de très loin, les patients hésitent à revenir pour les contrôles. En moyenne, 85% reviennent à 8 jours, 45% reviennent à 1 mois ce qui a permis malgré tout d'évaluer les résultats chirurgicaux.
La formation du personnel soignant est l'une des priorités d'OSF. Elle est assurée par les infirmiers, des ophtalmologistes camerounais ou expatriés qui, lors de leur séjour, donnent des cours théoriques et pratiques. Des séminaires sont ainsi organisés plusieurs fois par an, traitant de sujets très variés : ophtalmologie tropicale, ophtalmologie européenne, chirurgies adaptées ou de pointe...
La force des équipes OSF est l’autoformation : les chefs de centres forment les plus jeunes de leur équipes à la consultation et la chirurgie, eux mêmes supervisés par des ophtalmologistes en mission.
2 centres de formation à la chirurgie ont vu le jour à Lagdo et Mayo Oulo. Les chefs de centres enseignent la chirurgie à des infirmiers TSO venant de l’Afrique francophone et travaillant déjà dans des zones dépourvues d’ophtalmologistes. Le cursus dure 1 an. Le centre de Lagdo est spécialement dédié aux stages de chirurgie des médecins résidents en ophtalmologie de la Faculté de Médecine de Yaoundé. L’infirmier chef de centre leur apprend comment opérer selon une courbe d’apprentissage bien définie.