Le personnel soignant dispose de tout le matériel nécessaire à la consultation : planches d'acuité visuelle, boite d'essai, lampe à fente, ophtalmoscope et appareil de Javal. Les patients sont examinés par l'infirmier spécialisé. Un interprète facilite l'interrogatoire.


Toutes les consultations sont soigneusement recensées dans des cahiers. Sont inscrits le nom, l'âge du patient, les motifs de consultation, l'examen ophtalmologique complet et les traitements proposés. Cela permet ensuite de faire des études statistiques. Actuellement, les centres OSF sont équipés d'un logiciel de consultation et de chirurgie, CAMLOG, qui permet d'évaluer régulièrement l'activité.


La prise de tension oculaire systématique après 40 ans permet de dépister les glaucomes. Ils sont malheureusement découverts le plus souvent au stade de cécité. Dans les centres, le tonomètre à aplanation, le tonomètre à air sont utilisés. L'appareil de Schiotz, plus maniable, permet de mesurer les tonus dans les dispensaires.


Actuellement, tous les centres disposent de l'eau courante. Seul le centre de Lagdo bénéficie d'un système de filtration. Le centre de Kolofata a longtemps fonctionné sans eau courante et l'adduction d'eau est toute récente. Malheureusement, la région souffre de coupures d’eau et d’électricité régulières nécessitant l’utilisation d’eaux de puits et de groupes électrogènes.


Le Poupinel sert dans tous les centres à la stérilisation des instruments. Le chirurgien dispose de trois à cinq boîtes de cataracte et organise ses journées opératoires en fonction des temps de stérilisation.

Pour des raisons pratiques, les champs opératoires, les casaques et les bonnets sont en coton, fabriqués localement. Après la journée opératoire, ils sont lavés, repassés soigneusement puis stockés dans des récipients en plastique contenant du trioxyméthylène (en l'absence d'autoclave). Actuellement, ce procédé moyennement fiable est remplacé par des autoclaves.

Chaque centre dispose d'un microscope co-axial. Les binoculaires d'aide sont très utiles pour la formation du personnel soignant. Les lunettes-loupe sont encore largement utilisées dans les pays africains. Elles ont l'avantage d'être bon marché, et facilement utilisables dans n'importe quelle circonstance (en l’absence de courant). En revanche, l'extraction extra-capsulaire et l'implantation sont difficiles, le grossissement étant limité et la lueur pupillaire absente (pas d'éclairage co-axial).

L'utilisation de matériel électronique (échographe, réfractomètre, lasers) est difficile dans des centres isolés en raison du climat, de la poussière, du manque de fiabilité du réseau électrique, de la maintenance hyperspécialisée. Un biotechnicien a été formé et travaille à plein temps pour OSF, assurant des dépannages et un entretien des appareils de tous les centres.

En Afrique, la prévention de maladies comme l'avitaminose, le glaucome, le trachome passe par l'information la plus large des patients. Des affiches ont été conçues afin de sensibiliser les villageois lors des campagnes de vaccination et à l'hôpital ou au dispensaire dans les salles d'attente.